Santé sécurité au travail

jeudi 19 février 2009

Évitez le piège à souris

Le rapport sur la santé et la sécurité - Vol. 7, No. 2 février 2009: "Quoi de neuf?


Si vous êtes assis à un ordinateur, vous utilisez sans doute une souris. Ce petit dispositif de pointage manuel a transformé notre façon d'utiliser les ordinateurs. Depuis le lancement de la technologie Windows dans les années 1990, les logiciels exigeant l'utilisation de la souris sont incontournables pour le travail de bureau. Il s'agit d'un objet ingénieux qui effectue des tâches complexes ' d'un seul clic '. La souris, cependant, présente des inconvénients. Elle exige l'utilisation des petits muscles de la main, des doigts et du pouce afin de répéter les mêmes mouvements précis tout au long de la journée et, dans le cas des travailleurs de bureau, chaque jour.
L'utilisation d'une souris peut causer de la douleur dans la main, le poignet, l'avant-bras et le coude. Des nodules et des kystes ganglionnaires peuvent se former le long des articulations et des tendons. L'utilisation intensive de la souris peut causer également de l'engourdissement et une sensation de fourmillement dans le pouce et l'index, et peut entraîner le syndrome du canal carpien.
Le problème s'aggrave lorsque la souris est difficile à atteindre et que l'utilisateur doit maintenir le bras en extension et sans appui pour la manipuler. Tendre le bras continuellement dans cette position cause de la douleur et de la fatigue. Cette tension peut fatiguer les muscles du haut du dos, des épaules et du cou. De nombreux utilisateurs de souris adoptent des positions inconfortables et une mauvaise posture qui peut fatiguer le bas du dos.
Conseils pour prévenir l"

vendredi 31 octobre 2008

Réponses SST: Microorganismes résistant aux médicaments

Réponses SST
Risques biologiques
Microorganismes résistant aux médicaments

Qu'est-ce que les microorganismes résistants aux médicaments?

Les microorganismes résistant aux médicaments, ou pharmacorésistants, sont des bactéries ou d'autres organismes qui ont acquis une résistance à certains médicaments. En d'autres mots, un médicament particulier n'est plus capable de tuer ou de limiter la multiplication d'une bactérie ou d'un organisme spécifique. On emploie également d'autres expressions telles l'antibiorésistance, la résistance aux antibactériens et la résistance aux antimicrobiens pour décrire cette situation.

Voici quelques exemples de microorganismes et de bacilles résistant aux médicaments :

* Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) et à l'oxacilline
* Entérocoques résistant à la vancomycine (ERV)
* Bêta-lactamases à large spectre résistant aux céphalosporines et aux monobactams (BLSE)
* Streptococcus pneumoniae résistant à la pénicilline (SPRP)
* Staphylococcus aureus de sensibilité diminué aux glycopeptides (GISA)
* Staphylococcus aureus de résistance intermédiaire à la vancomycine (SARIV)
* Staphylococcus aureus résistant à la vancomycine (SARV) (n'existe pas encore, mais on croit qu'il émergera ou évoluera à partir du SARIV), ainsi que
* Mycobacterium tuberculosis (responsable de la tuberculose à bacilles multirésistants (MDR).

Est-ce que les microorganismes résistant aux médicaments constituent un nouveau problème?

Non. Les souches de Staphylococcus aureus résistant à la pénicilline ont été identifiées pour la première fois dans les années 1940. L'utilisation répandue des antibiotiques ainsi que l'évolution naturelle de la bactérie au fil du temps ont entraîné l'émergence d'un certain nombre de souches résistant aux médicaments.
Est-ce que je tomberai malade si je suis mis en contact avec un microorganisme pharmacorésistant?

Pas nécessairement. Si vous êtes malade, vous serez considéré comme étant infecté. Le terme « infection » signifie qu'un organisme ou une bactérie est présente à la surface ou à l'intérieur de votre corps et qu'elle est responsable de la maladie ou de tout autre état pathologique.

Dans certains cas, il est possible que l'organisme soit présent sans causer de maladie; un tel phénomène est appelé « colonisation». Par exemple, on retrouve fréquemment le Staphylococcus aureus dans différents endroits du corps, dont le nez. La colonisation atteint rarement le stade de l'infection, à moins que la bactérie ne se propage à une partie du corps qui est plus vulnérable.
Quels sont les facteurs de risque d'infection ou de colonisation par les microorganismes résistant aux médicaments?

En général, les personnes en santé sont exposées à de faibles risques de colonisation ou d'infection. Des contacts ordinaires, comme serrer dans ses bras ou toucher une personne infectée par un microorganisme pharmacorésistant, sont considérés inoffensifs, selon les Centers for Disease Control and Prevention en 2000. Toutefois, si vous êtes à l'hôpital, il est toujours important de vous laver les mains avant de quitter la chambre du patient (ou lors de la visite d'une personne infectée ou colonisée afin de prévenir la propagation du microorganisme).

Les risques de colonisation et d'infection augmentent toutefois en présence de diverses conditions, notamment :

* une maladie grave pré-existante
* une maladie ou un état pathologique sous-jacent tel que
o maladie chronique du rein
o forme insulinodépendante de maladie vasculaire
o dermatite ou lésions cutanées
* exposition antérieure à des agents antimicrobiens
* traitements effractifs comme la dialyse ou le cathétérisme
* visites répétées dans un établissement de santé
* séjour prolongé dans un hôpital
* colonisation antérieure par un microorganisme résistant aux médicaments
* âge avancé ou traitement immunosuppresseur.

Comment les microorganismes résistant aux médicaments se propagent-ils?

Les microorganismes pharmacorésistants se propagent de la même façon que les autres bactéries ou organismes. Le contact direct de la peau avec les mains et le contact, par le toucher, avec des surfaces ou des appareils contaminés par les liquides organiques d'une personne infectée constituent les voies d'exposition les plus courantes.
Quels sont les moyens de prévenir la propagation des microorganismes pharmacorésistants?

Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) affirment que le risque de propagation de ces organismes à l'extérieur de l'hôpital ou d'un centre de soins est faible et que les risques d'infection des personnes en santé sont très faibles. Un des meilleurs moyens de circonscrire la propagation de bactéries, d'organismes ou d'autres infections est de se laver les mains avec du savon et de l'eau tiède pendant au moins 10 à 15 secondes. Pour de plus amples renseignements à ce sujet, se reporter au document Réponses SST intitulée Lavage des mains : Réduire le risque d'infections courantes.

Lorsque vous visitez une personne dans un établissement de santé tel un hôpital ou un centre de soins de longue durée, vous devriez :

* vous laver les mains avant de quitter la chambre de cette personne,
* porter des gants jetables, si vous pensez qu'un contact avec des liquides organiques est possible, et enfiler une robe d'hôpital en cas de contact plus important.

À l'extérieur de l'établissement de soins, si vous êtes mis en contact avec une personne infectée ou colonisée (en soignant une personne infectée à la maison ou en donnant les premiers soins), les CDC recommandent de prendre les précautions suivantes :

* Les personnes soignantes doivent se laver les mains avec du savon et de l'eau après un contact physique avec la personne infectée et avant de quitter la maison.
* Les serviettes utilisées pour s'assécher les mains après un contact doivent être lavées avant toute réutilisation.
* Des gants jetables doivent être portés s'il y a possibilité de contact avec les liquides organiques d'une personne infectée et les mains doivent être lavées à nouveau après le retrait des gants.
* Les draps doivent être remplacés par des draps propres dès qu'ils sont souillés, et à intervalles réguliers.
* L'environnement du patient doit être nettoyé régulièrement et chaque fois qu'il est souillé par des liquides organiques ou des matières fécales. Pour ce faire, un désinfectant commercial ou une solution composée d'une partie d'agent de blanchiment pour 100 parties d'eau est recommandé.
* Les médecins et le personnel soignant doivent être avisés que le patient est colonisé ou infecté par un organisme résistant aux médicaments.

Quelles précautions doivent être prises si je travaille dans un hôpital?

Comme un travailleur de la santé s'occupera de plusieurs patients pendant son quart de travail, il importe qu'il prenne certaines précautions afin de circonscrire la propagation de l'infection. Vous devriez vérifier avec votre service de prévention des infections si des exigences spécifiques s'appliquent.

En général, ces exigences comprennent :

* L'isolement : lorsqu'un patient se voit attribuer une chambre privée ou lorsqu'il partage une chambre avec d'autres personnes atteintes de la même infection.
* L'imposition de restrictions relatives au déplacement et au transfert d'un patient.
* Le port de gants et le lavage des mains : porter des gants et se laver les mains après un contact, particulièrement un contact avec les liquides organiques. Il peut être nécessaire de changer de gants et de se laver les mains entre deux interventions auprès du même patient afin de prévenir la contamination croisée de différentes parties du corps.
* Les masques et les robes d'hôpital : selon le degré de contact avec les liquides organiques ou les matières fécales, le port de l'ensemble ou d'une partie de ces vêtements de protection sera exigé.
* L'utilisation adéquate de l'équipement : assurez-vous que tout équipement utilisé est adéquatement nettoyé, désinfecté ou jeté. Les surfaces de l'équipement présent dans les chambres des patients doivent également être nettoyées et désinfectées.
* Un équipement spécial « assigné en propre » peut être exigé : les instruments utilisés tels les stéthoscopes, les chaises percées et les thermomètres peuvent être réservés à un seul patient ou à un groupe restreint de patients.
* La manipulation et le nettoyage adéquat des vêtements et de la literie.
* Des mesures spéciales peuvent être prises pour la vérification et la surveillance en ce qui concerne la propagation de l'infection.

Dernière mise à jour du document le 13 mars 2003

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lundi 8 septembre 2008

Fluides pour le travail des métaux

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Réponses SST
Produits et substances chimiques
 Fluides pour le travail des métaux

Qu'est-ce qu'un fluide pour le travail des métaux?

Par fluides pour le travail des métaux, on désigne une série d'huiles et d'autres liquides qui refroidissent et lubrifient des pièces à usiner en métal pendant leur façonnage, leur meulage, leur polissage, etc. Ces fluides réduisent la chaleur et la friction entre l'outil de coupe et la pièce usinée tout en prévenant le brûlage des surfaces et le dégagement de fumée. L'application de fluides pour le travail des métaux améliore également la qualité de la pièce usinée en débarrassant continuellement tant l'outil employé que la surface de la pièce des particules fines, des copeaux et des limailles métalliques qui s'y accumulent. (Les limailles sont les petits fragments de métal enlevés à la surface de la pièce usinée par l'outil de coupe.)

Existe-t-il différents types de fluides pour le travail des métaux?

Oui. Les fluides pour le travail des métaux peuvent être composés d'un grand nombre de produits et d'additifs distincts; on les divisent néanmoins en quatre grandes catégories.

  1. Les fluides de coupe : Aussi appelés <>, <>, ou <>, , les produits de cette famille se composent d'huiles minérales (à base d'hydrocarbures), animales, végétales, marines ou synthétiques. Les huiles minérales que l'on trouvent aujourd'hui sur le marché sont <> ou <>. Ces expressions désignent des procédés de raffinage qui contribuent à réduire la quantité d'hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Les fluides de coupe ne sont pas dilués avec de l'eau, mais peuvent toutefois contenir d'autres produits d'addition.
  2. Les huiles solubles : Les produits qui font partie de cette catégorie contiennent de 30 à 85 pour 100 d'huiles de pétrole fortement raffinées et des émulsifiants servant à disperser l'huile dans l'eau.
  3. Les fluides semi-synthétiques : Les produits qui font partie de cette catégorie contiennent de 5 à 30 pour 100 d'huiles de pétrole fortement raffinées, de 30 à 50 pour 100 d'eau et un certain nombre d'additifs.
  4. Les fluides synthétiques : Les produits qui font partie de cette catégorie ne contiennent pas d'huiles de pétrole. Ils sont fabriqués avec des agents ayant des propriétés détergentes et divers additifs favorisant un bon mouillage de la pièce usinée.

Bien que la composition des fluides regroupés dans chacune de ces familles varie considérablement, tous ces produits peuvent contenir divers agents d'addition, notamment :

  • des composés sulfurés ou chlorés;
  • des inhibiteurs de corrosion, p. ex. le sulfonate de calcium, les sulfonates de sodium, les savons à base d'acides gras, les amines et l'acide borique;
  • des additifs extrême-pression, p. ex. les corps gras sulfurés, les paraffines chlorées, les dérivés phosphoreux;
  • des agents antibuée, p. ex. le polymère polyisobutylène;
  • des émulsifiants, p. ex. la triéthanolamine, les sulfonates de sodium dérivé du pétrole, les sels d'acides gras et les agents surfactifs non-ioniques;
  • des alkanolamines;
  • des biocides, p. ex. les composés de triazine et les composés d'oxazolidine;
  • des agents stabilisants;
  • des produits dispersants;
  • des démoussants;
  • des colorants;
  • des matières colorantes;
  • des produits odorisants; et
  • des parfums.
Le stockage ou l'emploi de ces fluides influe-t-il sur leur composition?

Oui.

Des nitrosamines peuvent se former dans les fluides destinés au travail des métaux lorsqu'ils sont stockés durant de longues périodes. Les nitrosamines se forment lentement dans ces fluides à base d'eau et peuvent être attribués à l'action combinée des nitrites présents dans les fluides, du revêtement intérieur des contenants de stockage et des oxydes d'azote contenus dans l'air. Le recyclage des fluides pour le travail des métaux peut amplifier le problème si une quantité additionnelle de réactifs est ajoutée.

La présence de contaminants favorisant la croissance microbienne (bactéries, champignons et moisissures) dans ces fluides à base d'eau demeure une importante préoccupation. Les bactéries peuvent causer une dégradation de l'émulsion et modifier les propriétés des fluides destinés au travail des métaux. Bien que des biocides soient additionnés à ces fluides pour limiter la croissance microbienne, les biocides eux-mêmes peuvent être nocifs.

Les autres sources de contamination englobent les huiles <> , c'est-à-dire les huiles ne pouvant être entièrement évacuées au cours de la vidange des équipements mécaniques, telles l'huile hydraulique, l'huile pour engrenages et divers lubrifiants. Les huiles résiduelles qui s'écoulent et se mélangent aux fluides pour le travail des métaux peuvent aussi contribuer à la prolifération microbienne.

Ces fluides peuvent également être contaminés par de petites particules des pièces ou d'alliage, les particules fines, les copeaux et les limailles par exemple, qui se détachent des pièces durant leur usinage. Les métaux couramment utilisés sont l'acier et les alliages de nickel, de cobalt et de chrome.

Un autre phénomène, dont on connaît mal l'importance, peut causer une surchauffe des fluides de coupe au cours de leur circulation, habituellement au point de rencontre de l'outil de coupe et de la pièce de métal usinée, et la température du fluide peut augmenter suffisamment pour entraîner la formation d'hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), parfois appelés hydrocarbures poly-aromatiques.

Les fluides pour le travail des métaux peuvent encore être contaminés par l'eau, les produits de nettoyage servant à l'entretien ménager et divers autres produits présents sur les lieux de travail. Un recyclage inadéquat de certains produits ou l'ajout intempestif de fluides tels que des huiles lubrifiantes souillées peut altérer la composition d'un fluide destiné au travail des métaux.

Quelle est la voie de pénétration de ces fluides dans l'organisme?

Les fluides pour le travail des métaux peuvent pénétrer dans le corps humain de diverses façons :

  • par inhalation d'un brouillard, d'un aérosol ou de vapeurs, l'exposition étant alors déterminée par les facteurs suivants :

    • le type d'usinage effectué;
    • le mode d'application du fluide - manuellement avec une burette, par arrosage avec un boyau ou un conduit, par atomisation (pulvérisation d'un aérosol) en dirigeant le brouillard au point de contact entre l'outil et la pièce à usiner;
    • le confinement sous enceinte et la ventilation des machines utilisées, lesquelles peuvent entraîner une plus forte exposition dans les conditions suivantes :
      • l'opérateur est en poste à proximité d'une machine à travailler les métaux,
      • l'opération effectuée exige des outils à grande vitesse ou vise des coupes profondes,
      • les machines utilisées ne sont pas isolées du milieu par des enceintes,
      • la ventilation n'est pas adéquate;
  • par contact dermique, particulièrement en présence de coupures, d'éruptions, de gerçures ou d'autres lésions de la peau. Des précautions adéquates doivent être prises pour protéger les mains et les bras, qui sont les parties du corps les plus exposées. Les opérations d'usinage, la préparation ou la vidange des fluides, la manutention des pièces usinées, le remplacement ou l'ajustage des outils, sans oublier le nettoyage et les travaux de maintenance, sont autant de situations au cours desquelles les fluides peuvent éclabousser la peau exposée. Enfin, un contact continu entre la peau et les vêtements ou les chiffons imbibés de ces fluides doit aussi être évité;
  • par ingestion si vous mangez, buvez ou fumez à votre poste de travail ou sans vous lavez les mains auparavant.
Quels sont les effets sur la santé de l'emploi de ces fluides?

Les fluides servant au travail des métaux ont été associés avec de nombreux problèmes de santé. La dermatite de contact est le problème cutané le plus souvent signalé et peut se traduire par des brûlures, des démangeaisons et la formation de vésicules sur la peau tandis que l'inhalation de brouillards peut être une cause d'asthme et d'irritation pulmonaire (pneumopathie d'hypersensibilité), de bronchite chronique et d'une réduction de la fonction pulmonaire.

On observe également que certains fluides pour le travail des métaux sont associés à un risque accru de certains cancers affectant, en outre, le larynx, le rectum, le pancréas, la peau, le scrotum et la vessie. Comme la période de temps écoulée entre l'exposition et l'apparition de la maladie dépasse souvent 20 ans, la plupart des risques sont attribués aux fluides pour le travail des métaux utilisés au milieu des années 1970 ou avant. La composition de ces fluides a été sensiblement modifiée et la quantité de contaminants entrant dans leur fabrication a été considérablement réduite au cours des dernières décennies, d'où la difficulté d'évaluer le risque de cancer attribuable aux expositions plus récentes.

De façon générale, le type et la gravité des problèmes de santé dépendent des facteurs suivants :

  • des fluides pour le travail des métaux utilisés,
  • du type et du degré de contamination par ces fluides, et
  • du degré (type), de la durée (sans interruption) et de la fréquence (nombre de répétitions) de l'exposition.

Les principales atteintes à la santé peuvent être regroupées sous trois volets - les affections cutanées, les problèmes respiratoires et les cancers - et sont examinées plus en détails.

Affections cutanées

Tous les types de fluides pour le travail des métaux peuvent causer une irritation dermique. Si vous avez souffert d'eczéma grave en bas âge, vous êtes exposé à un risque élevé de dermatite au contact de ces fluides. Une personne peut être exposée en s'immergeant les mains dans le fluide ou en manipulant des pièces, des outils et du matériel recouvert de ce fluide. Elle peut aussi être éclaboussée de fluide si les gardes ou les protections des machines ont été retirés ou ne sont pas adéquats. Les vêtement souillés par les fluides, un mauvais entretien des lieux et une hygiène personnelle déficiente contribuent également aux expositions dermiques.

Les dermatites de contact irritant ou allergique ont été signalées à la suite d'une exposition aux fluides solubles, synthétiques et semi-synthétiques utilisés pour le travail des métaux. Ces dermatites peuvent être causées par ce qui suit :

  • les bactéries et les organismes qui en sont dérivés,
  • les produits chimiques additionnés pour contrôler les bactéries (les biocides),
  • les produits chimiques additionnés pour contrôler la rouille et la corrosion,
  • le contact avec les contaminants métalliques tels que le nickel, le cobalt et le chrome, qui sont des sensibilisants connus.

Les affections cutanées associées aux fluides de coupe englobent :

  • la folliculite (inflammation de certains follicules ou de certaines racines des cheveux) peut être causée par des contacts réguliers et prolongés avec les fluides de coupe;
  • l'acné imputable aux huiles peut apparaître sur le visage, les avant-bras, les cuisses, les jambes et d'autres parties du corps en contact avec des vêtements imbibés d'huile et il se reconnaît à ses gonflements rougeâtres et ses pustules jaunes (cloques remplies de pus).

De plus, les petites copeaux métalliques (particules fines et limailles) produits durant l'usinage des pièces peuvent endommager la peau et aggraver les irritations existantes.

L'affection cutanée peut entraîner une incapacité si elle n'est pas traitée ou encore si l'employé continue de travailler sans autres précautions.

Problèmes respiratoires

Une augmentation du nombre d'états asthmatiques liés au travail, de bronchites, d'irritations des voies respiratoires et de difficultés respiratoires est souvent constatée chez les personnes exposées aux fluides pour le travail des métaux. L'exposition aux brouillards, aux aérosols et aux vapeurs peut aggraver les difficultés respiratoires existantes.

On ne peut établir clairement si ces problèmes respiratoires sont causés par des composants spécifiques de ces fluides, par des contaminants qu'ils contiennent, par les organismes issus de la croissance microbienne ou la dégradation qu'elle engendre, ou encore par une combinaison de ces différents facteurs. L'asthme attribuable aux fluides pour le travail des métaux, par exemple, est plus régulièrement signalé en présence de fluides synthétiques, bien que ce problème apparaisse également chez les travailleurs exposés aux huiles solubles et aux fluides de coupe.

L'importance de l'exposition dépend ainsi de la proximité des machines et des équipements, de la nature des travaux d'usinage exigeant ou non l'emploi d'outils à grande vitesse et l'exécution de coupes profondes, de la présence d'une enceinte isolant la machine de l'atmosphère extérieur et du rendement des appareils de ventilation. Une pression élevée ou l'application d'une quantité excessive de fluide, la contamination du fluide (par les huiles résiduelles), le choix d'un fluide ne convenant pas et un entretien déficient sont également la cause d'exposition plus importantes.

La contamination bactérienne peut entraîner une irritation des voies respiratoires ou des états pseudogrippaux; elle peut aussi aggraver une condition asthmatique et irriter les yeux, le nez et la gorge (causant des maux de gorge; l'échauffement, le larmoiement et la rougeur des yeux; un fort écoulement nasal et des saignements de nez; de la toux et une respiration sifflante; et enfin un essoufflement). Par exemple, la pneumopathie d'hypersensibilité est une réaction pulmonaire de type allergique pouvant être causée par une exposition à des organismes microbiens. Cette pneumopathie se caractérise par des frissons, de la fièvre, une difficulté à respirer et une toux creuse semblables aux symptômes d'un rhume dont on ne parvient pas à se défaire. Si elle n'est pas traitée, la pneumopathie d'hypersensibilité peut causer des lésions irréversibles aux poumons.

Cancers

Les cancers souvent associés à une exposition aux fluides pour le travail des métaux touchent le rectum, le pancréas, le larynx, la peau, le scrotum, l'oesophage et la vessie. Le National Institute for Occupational Safety and Health (NIOSH) des États-Unis indique que les études menées antérieurement n'établissent pas de liens clairs entre les types précis de cancers imputables aux fluides pour le travail des métaux. Ce manque d'uniformité provient probablement du grand nombre de fluides utilisés pour les travaux métallurgiques et de contaminants entrant dans leur fabrication d'une part, et, d'autre part, de l'absence de renseignements détaillés concernant l'exposition des travailleurs à ces divers fluides.

Comme la période de latence (temps écoulé entre la première exposition et les manifestations de la maladie) pour le cancer est souvent de 20 ans ou plus, les problèmes de santé visés par les études récentes sont probablement associés aux premières formules régissant la composition des fluides pour le travail des métaux (utilisées au milieu des années 1970 ou avant). Les fluides employés avant 1985 pouvaient, par exemple, contenir des nitrites, des huiles peu raffinées à base d'hydrocarbures et d'autres produits chimiques rayés de ces formules par la suite à cause de leurs effets nocifs sur la santé. Les risques de cancer ont probablement diminué, mais les données recueillies ne nous permettent pas encore d'étayer cette affirmation.

Le risque de cancer est généralement pris en compte en présence de ce qui suit :

  • contact de la peau nue avec des huiles minérales non raffinées, y compris avec des vêtements imbibés d'huiles et plus particulièrement des chiffons huileux enfoncés dans les poches, qui peuvent être la source d'un cancer du scrotum;
  • nitrites ou nitrates et amines entraînant la formation de nitrosamines lorsque les fluides pour le travail des métaux sont chauffés ou mis sous pression. Certaines nitrosamines telles que la N-nitrosodiéthanolamine sont des cancérogènes connus;
  • certains biocides libèrent du formaldéhyde, un agent que l'on croit cancérogène et qui peut accélérer la formation de nitrosamines;
  • les paraffines chlorées, souvent employées dans les procédés extrême pression, sont cancérogènes et forment des dioxines également cancérogènes.
Comment peut-on vérifier la composition des fluides utilisés?

Le fournisseur ou le fabricant d'un fluide servant au travail des métaux peut vous transmettre la fiche signalétique (FS) qui vous fournira tous les renseignements concernant les ingrédients entrant dans la composition du produit ainsi que les risques relatifs à la santé et à la sécurité des personnes et de leur environnement.

Il importe donc de surveiller la contamination causée par les fluides pour le travail des métaux et d'adopter de saines méthodes de travail qui contribueront à réduire le plus possible la contamination de ces fluides.

Comment peut-on utiliser ces fluides en toute sécurité?

Dans l'ensemble, une grande variété de matières dangereuses combinées selon des concentrations diverses entrent dans la composition des fluides pour le travail des métaux. Les risques que posent ces produits chimiques varient en fonction du procédé de fabrication retenu ainsi que des éventuelles modifications qu'ils subiront à la suite d'un raffinage, d'un recyclage, d'une dégradation, d'un traitement de récupération ou de réactions potentielles entre les différents composants combinés.

Étant donné cette grande variété des fluides pour le travail des métaux, il est préférable de prendre les précautions nécessaires pour travailler avec ces produits de façon sécuritaire et pour minimiser toute exposition, quel que soit le type de fluides utilisés. Les mesures de précautions recommandées sont les suivantes :

  • Obtenir les FS du fournisseur afin de savoir exactement quel type de fluides vous employez et quelles précautions il vous faut prendre.
  • Réunir les documents techniques qui s'y rapportent afin d'obtenir des renseignements additionnels en matière de santé et de sécurité au travail.

Produits de substitution

  • Choisir aussi souvent que possible des fluides pour le travail des métaux contenant des matières moins toxiques.

Mesures d'ingénierie

Conception et utilisation adéquates des procédés faisant appel aux fluides pour le travail des métaux

  • Utiliser un système conçu de manière à minimiser la quantité de brouillard générée par le fluide. Des brouillards fins sont pulvérisés lorsque le film de fluide se rompt en cours d'utilisation et se trouve, de ce fait, mis en suspension dans l'air, particulièrement si le fluide circule à haute vitesse ou à fort débit. Les petites gouttelettes composant le brouillard sont facilement mises en suspension, mais il est plus difficile de les contenir ou de les recueillir.

  • Les façons de réduire la quantité de brouillard générée englobent la circulation à basse pression ou à faible débit de ces fluides, l'emploi d'agents suppresseurs de brouillard, la fermeture des réservoirs et des circuits de retour de fluides avec des couvercles ou des obturateurs, la maintenance adéquate des machines et des équipements (p. ex. en éliminant les fuites à l'origine de la contamination) et l'interruption (l'arrêt) de la circulation des fluides durant les opérations au cours desquelles aucune pièce n'est usinée, plutôt que la circulation continue des fluides du début à la fin des opérations effectuées.

  • Choisir une méthode de nettoyage des pièces recouvertes de fluides qui ne fait pas appel à de l'air comprimé, la pression d'air nécessaire pour ce type de procédés entraînant la mise en suspension des particules de fluides.

Isolement

  • Installer des enceintes complètes ou des protections contre les éclaboussures, selon l'opération effectuée, pour contenir les fluides et pour protéger l'opérateur de tout contact avec eux.

Ventilation efficace

  • Installer un système de ventilation par aspiration pour empêcher l'accumulation et la remise en circulation des contaminants en suspension dans l'air.
  • Les dispositifs de ventilation par aspiration à la source sont les plus efficaces.
  • Les opérations exécutées sous enceintes sont les plus faciles à ventiler.

Entretien adéquat des machines et des équipements

  • Réduire la contamination par les fluides pour le travail des métaux, en outre les huiles hydrauliques ou les huiles résiduelles, en maintenant les machines et les équipements nécessaires en bon ordre.
  • Veiller à ce que tous les systèmes - ventilation, gardes et protections, etc. - soient soigneusement entretenus.

Emploi approprié des biocides

  • Utiliser les biocides selon les instructions du fournisseur ou du fabricant. L'emploi excessif de biocides peut induire le développement de souches résistant aux biocides ou encore la prolifération de certaines souches au détriment des autres.
  • Les biocides eux-mêmes peuvent être à l'origine d'une allergie ou d'une dermatite de contact.

Mesures administratives

De saines méthodes de travail sont généralement établies en fonction des mesures suivantes.

  • Souligner l'importance d'une bonne hygiène personnelle. Pour préserver la propreté de la peau, prendre soin de se laver avec un savon doux et de l'eau propre, de s'assécher avec une serviette et de porter des vêtements de travail propres (qui ne sont pas imprégnés de ces fluides).
  • Pour empêcher l'ingestion accidentelle de contaminants, ne jamais manger, boire ni fumer dans les aires de travail et toujours prendre soin de se laver les mains avant de manger, de boire ou de fumer. Respecter les consignes d'hygiène usuelles et se laver les mains avant et après chaque visite à la salle de toilettes.
  • Les crèmes protectrices mises au point en vue de protéger contre des risques spécifiques peuvent assurer un certaine protection, mais ne doivent en aucun cas remplacer une hygiène personnelle adéquate et le port de gants résistant aux produits chimiques. L'efficacité de ces crèmes n'est pas très bien documentée; certaines d'entre elles, en fait, peuvent aggraver les affections cutanées. C'est pourquoi ces crèmes devraient uniquement être appliquées sur une peau saine exempte de coupures, d'éruptions, d'égratignures ou autres lésions.
  • Assurer une bonne tenue des lieux - la propreté des planchers, des machines et des équipements comme de l'environnement de travail en général est importante. Les produits de nettoyage, les méthodes de travail et les vêtements de protection utilisés doivent être choisis avec soin. Tous les travailleurs doivent obtenir une formation montrant comment procéder au nettoyage des fluides pour le travail des métaux.
  • Les déversements accidentels doivent être nettoyés sur-le-champ. Les matières souillées, y compris l'eau de lavage des planchers, ne doivent pas être jetées ou balayées dans les collecteurs de fluides pour le travail des métaux ni dans les goulottes de récupération de frigorigènes. Les chiffons imbibés de solvant doivent être déposés dans des contenants métalliques étanches.
  • À intervalles réguliers, il faut nettoyer toutes les machines et remplacer les fluides pour le travail des métaux. Au moment de la vidange de ces fluides, il importe également de nettoyer minutieusement la totalité du circuit afin d'éliminer toutes les bactéries.

Équipement de protection individuelle (ÉPI)

Les mesures d'ingénierie doivent toujours avoir préséance sur les équipements de protection individuelle, mais, dans certaines conditions, ces derniers demeurent néanmoins nécessaires. La formation donnée aux employés doit leur enseigner dans quelles circonstances ils doivent avoir recours à des vêtements ou des équipements de protection individuelle, quelles pièces d'équipement leur assureront la protection requise, la manière de les endosser et de les retirer, les limites de la protection ainsi obtenue ainsi que les soins et l'entretien appropriés de ces équipements.

L'équipement de protection individuelle recommandé en présence de fluides pour le travail des métaux et de procédés métallurgiques doit être sélectionné en fonction de ce qui suit :

  • les produits chimiques que contiennent les fluides pour le travail des métaux, les produits de nettoyage et autres,
  • les projections de copeaux métalliques (particules fines et limailles),
  • les pièces à arrêtes vives,
  • les températures élevées et les pièces usinées très chaudes pouvant causer des brûlures,
  • les chutes d'objets, et
  • le bruit produit par les machines et les équipements.

Ainsi, certains travailleurs peuvent avoir besoin de gants, de manchettes protectrices, d'un tablier, d'une protection oculaire (lunettes et/ou écran facial), de vêtements résistant aux produits chimiques et de casques de sécurité. À l'inverse cependant, il se peut que les équipements ne soient pas appropriés à toutes les situations : prenons les gants, par exemple, qui peuvent se coincer entre des pièces mobiles ou les pièces à usiner. Une analyse des risques liés à la tâche à effectuer doit être minutieusement exécutée au préalable.

Les appareils de protection respiratoire répertoriés dans la classe « Résistant aux produits pétroliers » (classe R) ou « À l'épreuve des produits pétroliers » (classe P) doivent être sélectionnés selon les besoins. Le niveau de contaminants en suspension dans l'air doit déterminer s'il faut porter un appareil respiratoire à adduction d'air filtré et à demi-masque, muni d'un filtre HEPA, y compris les filtres des séries R ou P (dans le cas de brouillards d'huile de moins de 50 mg/m3), ou tout appareil respiratoire à adduction d'air filtré alimenté par pile équipé d'un masque ou d'une cagoule et d'un filtre HEPA (dans le cas de brouillards d'huile de moins de 125 mg/m3).

Il faut garder en tête que des risques d'un tout autre ordre peuvent aussi être associés aux fluides pour le travail des métaux : citons, en guise d'exemple, la protection contre les incendies nécessaire dans les installations faisant appel aux fluides de coupe. Les fiches signalétiques et les documents techniques doivent être lus avec soin afin de bien comprendre les risques que posent les produits présents sur les lieux, de savoir comment les utiliser au travail de façon sécuritaire et ce qu'il faut faire lors d'un déversement accidentel ou d'une situation d'urgence.

Dernière mise à jour du document le 4 fŽvrier 2005 

Droit d'auteur © 1997-2006 Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail


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vendredi 2 mai 2008

Service de gestion sur le Web visant à améliorer la santé et la sécurité des travailleurs

Ce que fait le CCHST
Communiqués CCHST


HAMILTON (Ontario) (le 22 avril 2008) – Le Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail (CCHST) a créé « Travaux SST », service de gestion sur le Web visant à améliorer la santé et la sécurité des travailleurs. Ce service a été conçu pour aider les organisations à créer, maintenir ou améliorer des programmes de santé et sécurité qui peuvent les aider à assumer leurs responsabilités législatives.

La vaste majorité des sociétés canadiennes ne respectent pas la législation sur l’hygiène et la sécurité au travail. Travaux SST peut les aider à s’y conformer en leur donnant un cadre systématique de réalisation d’objectifs prédéfinis et d’intégration de la santé et de la sécurité des travailleurs dans la gestion quotidienne de l’entreprise. Ce cadre donne des conseils et comporte des vérifications, des outils, des listes de contrôle, des séances de formation et des conseils d’expert provenant de la base de données détaillée du CCHST. Service entièrement personnalisable, Travaux SST aide les organisations à mettre sur pied un programme de santé et de sécurité – quelles que soient leurs dimensions – et ensuite à adopter un processus d’amélioration continue afin d’assumer leurs responsabilités et de respecter la réglementation en ce domaine.

Travaux SST suit les normes de la méthodologie appelée Planifier – Faire – Vérifier – Agir (cycle PFVA) dont se servent les Systèmes de gestion en santé et sécurité au travail (national et international), comme CSA Z1000-06 ou OHSAS 18001-2007. Ce service peut aider les organisations à obtenir l’agrément par la norme du Système de gestion en santé et sécurité au travail de leur choix.

« Travaux SST est un outil puissant, bon marché et facile à utiliser, permettant aux compagnies de créer des programmes qui peuvent les aider à réussir les vérifications de la conformité et ensuite à améliorer la santé et la sécurité des travailleurs, ce qui aura pour elles de nombreux avantages, déclare M. P.K. Abeytunga, vice-président et directeur général du CCHST. Nous voulons remettre aux gens les outils et les ressources dont ils ont besoin pour réduire et, en fin de compte, éliminer les blessures et la maladie au travail – pour que tous soient en santé et en sécurité! »

Pour obtenir de plus amples renseignements sur Travaux SST et faire une visite guidée sur ce service, consultez le site Web du CCHST à http://www.cchst.ca/products/oshworks/.